Des manifestants célébrant leur victoire à Panama, le 28 novembre 2023 ©Roberto CISNEROS

Après plus d’un mois de blocages routiers, de grèves et de manifestations dans l’ensemble du pays, le verdict est enfin tombé : la Cour suprême de justice du Panama a déclaré comme étant « inconstitutionnel » un contrat avec la société d’exploitation minière canadienne FQM ce mardi 28 novembre. Cette décision, prise à l’unanimité après de longs débats, renforce le « droit à la vie, à la santé et à un environnement sain » garantit par la Constitution du pays. Le président, Laurentino Cortizo, a annoncé sur X (anciennement Twitter) qu’il « respectait la décision de la Cour » et il a ensuite promis de lancer un « processus de transition pour une fermeture ordonnée et sûre de la mine », qui est par ailleurs la plus grande mine de cuivre d’Amérique centrale.

Il s’agit d’une victoire importante pour les défenseurs de l’environnement, les peuples indigènes et les syndicats d’enseignants, qui luttent ensemble depuis le 20 octobre. En effet, le contrat renouvelait l’autorisation d’exploiter la mine pour au moins 20 ans, alors même que celle-ci est située sur un couloir biologique, et habité par des populations autochtones. Munis de drapeaux du Panama, brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire par exemple « L’or du Panama est vert », les manifestants ont célébré leur victoire jusqu’à tard dans la nuit.

De son côté, l’entreprise FQM a déclaré dans un communiqué qu’elle avait « entendu la clameur populaire », et elle appelle maintenant à un « dialogue constructif » afin de trouver un compromis, notamment pour ses 7000 employés panaméens.

La fermeture de la mine représentera certainement une grande perte pour le PIB du Panama, mais c’est une occasion pour le pays de promouvoir d’autres secteurs plus durables, comme le tourisme, selon le cabinet de conseil économique panaméen INDESA.

C.P.

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